Quand j’étais petit dans mon village de l’Ardèche, mes parents m’avaient inscrit au foot et au tennis. Il était en vogue à l’époque de faire à la fois un sport collectif et un sport individuel. On avait ainsi l’impression de couvrir toutes les bases en termes de développement personnel : on s’initiait à l’art du travail en équipe tout en découvrant les joies des victoires solitaires (ou le plus souvent dans mon cas, les affres des défaites qui étaient toujours de toute façon la faute des autres, ou du vent, ou de ma raquette). On ne parlait pas encore d’optimisation du capital humain mais on avait déjà en tête cette idée qu’on ne faisait pas nécessairement du sport pour faire du sport mais dans l’espoir d’en retenir des leçons utiles et transférables pour le reste de notre vie.

Avec l’arrivée au pouvoir de Reagan et de Thatcher au début des années 80 et l’avènement de ce qu’on appelle le néolibéralisme, cette tendance s’est accrue de manière spectaculaire. Il nous est devenu normal – en réalité c’est aujourd’hui une seconde nature – de chercher à maximiser notre potentiel pour répondre aux exigences du marché. Il en va de même pour nos enfants: nous souhaitons – et mettons tout en place pour – qu’ils s’élancent de la meilleure façon dans la vie.

En réponse à ce défi, le monde de l’éducation a rapidement fait sa mue : multiplication des écoles privées, développement et évaluation des compétences par opposition aux savoirs, offre éducative élargie et flexible, individualisation et différenciation. Le métier d’enseignant s’en est trouvé bouleversé (les pays qui peinent à recruter des professeurs sont ceux aujourd’hui qui n’ont pas pris la mesure de ces bouleversements). Le métier d’élève s’en est trouvé lui aussi transformé: emplois du temps surchargés, occupation maximale du temps libre, choix d’orientation toujours plus tôt,…Mais ce dont on parle moins c’est que le métier de parents est lui aussi très différent de ce qu’il était. On parle aujourd’hui de “intense parenting” qui consiste à “cultiver minutieusement et méthodiquement les études des enfants, leurs talents et leur avenir au travers d’interactions et d’activités quotidiennes” (ma traduction de cet article du NYT). Les attentes sont si colossales et le stress pour les atteindre si important que nous faisons face, selon le “médecin de la nation”, le Surgeon General, à une crise sanitaire de grande envergure, du même niveau que le tabac et le SIDA.

Évidemment à The École, nous avons tout cela en tête. Notre curriculum est riche, varié et ambitieux. On fait des maths et du théâtre, du français et de la musique, de l’anglais et de l’art, des sciences et de l’histoire. Nous offrons aussi via notre programme afterschool pléthores d’options pour accompagner vos enfants dans la découverte de nouvelles activités. Nous savons rester flexibles pour permettre à de nombreux enfants tous les jours d’aller pratiquer ailleurs une activité à plus haut niveau (nous avons des footballeurs, des nageurs, des joueuses de tennis,..merci à Javier et Cassie qui vont chercher tout ce petit monde dans les classes!). Nous gardons à l’esprit que les familles ont des emplois du temps chargés et nous nous efforçons, travail colossal et hebdomadaire d’Andria, de vous communiquer les informations en amont et en une seule fois. On organise même des voyages, comme celui des 6ème cette semaine, pour que les parents puissent se retrouver un peu seuls en amoureux de temps en temps. Et puis bien sûr il y a les apéros sur le toit du 206, comme hier soir, où nous avons le plaisir de passer un peu de temps ensemble, loin de l’intense parenting et de ses épuisantes exigences.

Allez, on se relaxe, à The École, on s’occupe de tout.

Excellent weekend à tout le monde !