J’ai, vous le savez, passé le début de la semaine en Floride, à St Pete exactement et je sais ce que ce nom peut évoquer de soleil, de chaleur et de vacances. E c’est vrai qu’il fait plus doux là bas qu’ici – que les gens par exemple doivent déjeuner à l’ombre tant le soleil est fort, ce qui donne l’impression d’avoir fait un voyage en avion non pas de 2h30 mais de 6 mois et qu’on vient d’atterrir quelque part en plein mois de juillet. Mais comme j’y suis allé pour travailler j’ai passé l’essentiel de mon temps dans une salle de conférence un peu impersonnelle (dans quelques années je ne me souviendrai pas plus ni de l’endroit ni de la date en cherchant mon crâne sur la photo de groupe prise mensongèrement autour de la piscine).
Le thème de ce colloque était “The New Normal”, ou comment diriger un établissement scolaire face aux défis qui se présentent aujourd’hui à nous. Cette nouvelle normalité offre des visages et des questionnements multiples qui m’ont rappelé le discours que j’avais tenu devant l’équipe de The École à la rentrée 2022 et pendant lequel j’avais insisté sur l’importance de nous focaliser uniquement sur les facteurs sur lesquels nous pouvions agir (à l’époque les conséquences du COVID sur les apprentissages étaient encore floues). On peut par exemple s’interroger (et il le faut, bien entendu, pour anticiper) sur les conséquences d’un second mandat de Trump dans notre secteur des écoles indépendantes, garder un oeil légèrement angoissé sur les courbes démographiques ou encore s’inquiéter de la montée des conflits armés dans le monde, il n’en reste pas moins qu’il s’agit de domaines qui dépassent notre champ d’action et dont nous pouvons seulement, pour l’heure, être des spectateurs attentifs.
Personnellement, j’ai toujours préféré me concentrer sur ce que je sais pouvoir fair évoluer : un des conférenciers, spécialiste du leadership scolaire nous a affirmé que les chefs d’établissements étaient responsables de 12 à 20% des résultats de leurs élèves (ne me demandez pas comment il a calculé cela) mais que nos actions les plus efficaces sont indirectes : mettre en place des protocoles et des processus compris de tous, recruter les meilleurs enseignants, s’assurer qu’ils soient formés régulièrement, faire en sorte qu’ils soient distraits le moins le moins possible de leur tâche principale : celle d’enseigner aux élèves. Voilà des missions sur lesquelles je peux me projeter, réfléchir et partager avec mes collègues pour améliorer ce que nous faisons.
Une chose que nous avons bien faite ces dernières années – et Mireille y travaille d’arrache pied – c’est d’assurer la pérennité de nos effectifs. Il ressort en effet de cette conférence que cette question est centrale à de nombreuses écoles indépendantes qui sont menacées à terme par la chute des inscriptions (pas tant les écoles françaises finalement que les petites écoles privées américaines). A The École, nous nous situons dans un mouvement inverse et suite à la période de réinscriptions nous sommes une nouvelle fois optimistes quant à nos objectifs pour la rentrée 2025. Il était d’ailleurs intéressant de voir que les recettes utilisées par des écoles en crise font largement écho à ce que nous avons mis en place ici pour attirer et garder plus de familles dans la durée.
Enfin, j’ai retrouvé Andria mardi soir, elle qui s’était aussi rendue à une conférence à DC dont l’un des thèmes était le rapprochement entre le chef d’établissement et son département de communication. Voilà un domaine dans lequel il est difficile de faire mieux que The École !