Nouvelles et courriers

Je vous écris cette semaine un peu plus tôt que d’habitude. C’est que nous devons faire face une nouvelle fois à notre pire cauchemar. 21 morts dans une école primaire, 19 enfants de 10 ans – tous en cm1 – et deux adultes. On nous demandera d’en parler aux enfants. Nous le ferons. Nous tenterons d’expliquer l’inexplicable, de faire comprendre l’incompréhensible. Avec toutes les forces qui nous restent, nous rassurerons et nous réconforterons. Nous en tirerons, c’est notre métier, des leçons. Mais quelles sont-elles ?

Rien de tel que de prendre l’avion et de passer trois jours entouré de 500 collègues dans un auditorium sans fenêtre pour attraper le COVID me direz-vous ? Et bien vous avez raison. Après avoir évité de tomber malade pendant plus de deux ans, j’avais fini par me croire invulnérable, j’avais fini par penser que je possédais une force particulière me permettant de résister aux différentes vagues et aux diverses variantes. Autant dire que je me trompai lourdement : voilà près d’une semaine que  le virus me tourmente et m’aplatit.

La rumeur, persistante, raconte que je suis parti me faire bronzer à Marrakech la semaine dernière pendant que vous êtes resté sous la pluie et dans le froid d’un hiver New Yorkais qui semble interminable cette année. Ce n’est pas, bien sûr, complètement exact. Je vous le disais vendredi, je suis parti à la rencontre, pour la première fois en plus de deux ans, de mes collègues de la Mission laïque française qui fêtait à cette occasion ses 120 ans d’existence. Nous étions plus de 500, réunis à l’Université Internationale de Rabat pour écouter une trentaine d’interventions et participer à une quarantaine d’ateliers sur le thème, très large, du “monde d’après”.

Puisque j’ai du rester toute la semaine ou presque à la maison pour éviter de propager un virus que je n’ai finalement pas attrapé, je ne pouvais pas manquer l’occasion de vous parler d’un projet qui me tient particulièrement à cœur et qui verra le jour l’an prochain à The École (et qui n’a rien à voir avec le COVID) : ce projet c’est le système des Maisons. Ce système ne signifie pas, je vous rassure, que je vais travailler tout le temps depuis chez moi ni que les enfants resteront à la maison pour y suivre leurs cours !

The École, malgré cet article déterminant qui pourrait laisser penser qu’elle est seule et unique (ok, elle l’est sur bien des points !) fait partie, tout le monde ne le sait pas, d’un réseau. Et même de plusieurs réseaux – je me contenterai aujourd’hui d’en aborder deux : L’AEFE et la MLF.