On a parfois un peu de peine à y croire lorsque l’on met le nez dehors et pourtant la fin de l’année approche à grands pas. C’est une période festive au cours de laquelle nous célébrerons ce que nous avons appris cette année ensemble. C’est une période douce amère aussi, évidemment, puisqu’elle marque le départ de certains de nos élèves pendant que d’autres se préparent à nous rejoindre, un peu inquiets et fébriles, on s’en doute, à l’idée de rejoindre une nouvelle école et de faire leur place au milieu de nouveaux camarades.
C’est ce mouvement entre arrivées et départs qui explique en partie, notre besoin de réorganiser chaque année la composition de nos classes. Il y a bien sûr de nombreux autres facteurs à prendre en compte: des dynamiques de classe parfois invisibles à l’œil nu mais qui profitent ou nuisent au contraire au bon déroulement des apprentissages, des équilibres langagiers qui évoluent rapidement en fonction justement des arrivées, des élèves qui avancent vite et d’autres moins, les turbulents et les timides, ceux qui rigolent tout le temps et ceux qui sont sérieux, les garçons et les filles,…en bref une multitude de facteurs que nous devons prendre en compte pour créer le meilleur environnement.
Notre objectif est clair de la petite section à la sixieme (et il en sera de même pour la cinquième et la quatrième d’ici deux ou trois ans): il est celui de créer deux classes par niveau qui soient le miroir l’une de l’autre et cela dans le but de proposer à tous des conditions d’apprentissage équitables. On sait bien que d’autres écoles font d’autres choix : que les plus brillants restent entre eux, qu’on crée des classes de niveau pour soi-disant avancer plus vite, qu’on stigmatise, qu’on étiquette. La grande force de notre école – et je le vois tous les jours – c’est de permettre à des élèves à tout moment de la journée de se confronter aux meilleurs, d’avoir devant eux, même pour les meilleurs, toujours un défi à relever grâce notamment au travail en atelier que nous menons en français comme en anglais et qui continuera à être renforcé avec l’arrivée de nouveaux mobiliers à la rentrée prochaine.
Je ne vais pas vous raconter d’histoires, malgré la force et la clarté de nos objectifs et notre expertise, il nous arrive parfois de nous tromper et je ne suis pas en train de vous dire que le remaniement annuel des classes se passe toujours sans aucune difficulté. Mais la réalité c’est que celui qui fait systématiquement le plus d’erreurs c’est moi, quand au mois d’août je suis sollicité par de très nombreuses familles pour changer leur enfant de classe ou parce que les parents souhaitent en maternelle choisir leurs professeurs (ce que nous ne pouvons et et ne voulons évidemment garantir). Quand je commence à m’en mêler pour faire un tout petit changement qui a en fait des répercussions sur un autre, puis un autre, puis un autre au point que cette année, pour être parfaitement honnête, j’ai un peu erré.
Si je le dis aujourd’hui ce n’est pas pour me faire à moitié pardonner mais surtout parce que je ne souhaite pas recommencer à la rentrée. Dans l’ensemble, j’en ai bien peur, nous ressortons tous un peu perdants de ces petits arrangements de dernière minute. Au cours de leur scolarité à The École, les enfants côtoieront un grand nombre de camarades, venus d’horizons différents, certains resteront jusqu’à la fin de la 4eme, d’autres partiront avant mais tous et toutes auront fait un bout de chemin ensemble, tous auront partagé des fou rires, des récréations, des afters schools, des professeurs, une vie d’écolier en sorte.
Que nous serons là pour célébrer chaque fin d’année.