Je suis de retour cette semaine, un peu vexé, je ne vous le cache pas, par la cinquantaine de réponses reçues par Philippe en retour de sa lettre (j’en reçois beaucoup, beaucoup moins !) (Petite parenthèse : chez les Vesseau-Spring c’est la guéguerre chaque semaine pour savoir qui est le plus lu entre ce courrier et le Monday Memo d’Andria : je gagne à plate couture à chaque fois) En tout cas vous êtes tout pardonnés, il faut dire que la nouvelle de Philippe était de taille et méritait les nombreuses marques de félicitations que vous lui avez transmises. Cette nouvelle est aussi, je crois que tout le monde a pu le saisir, de très bonne augure pour The École, d’autant qu’elle survient au moment où nous nous projetons dans une nouvelle phase.
Je parle de tous ces sujets dans ces courriers mais sans doute est-il bon de temps à autre de prendre le recul nécessaire pour mesurer la dynamique dans laquelle s’inscrit The École. Dès le début d’année nous avons entamé notre réflexion autour d’un nouveau plan stratégique – nous sommes, c’est vrai, un peu en retard mais le travail avec Humans matter se poursuit – nous préférons prendre notre temps pour bien faire les choses. Nous accueillerons en septembre, vous le savez, une nouvelle directrice du primaire dans un poste très important et renforcé par rapport à celui occupé aujourd’hui par Benoît. Sophie occupera à mes côtés un rôle d’envergure pour mettre en place le volet pédagogique de de plan. The École fait aussi face à une nouvelle réalité, celle des classes pleines et des longues listes d’attente, une situation probablement durable qui engendre elle-même de nouveaux défis enthousiasmants : quels élèves choisir pour quel type d’école ? Comment parler de cette “nouvelle” école ? Quelles implications budgétaires et pédagogiques ? Quels sont nos nouveaux besoins ?
Face à toutes ces nouveautés, l’arrivée de Philippe au sein de l’équipe dans un rôle, nouveau lui aussi, de CEO représente non seulement une indéniable valeur ajoutée de par l’expertise qu’il apporte mais elle constitue aussi un gage de continuité. Par cet engagement, le soutien de Philippe et Laurence se trouve en effet réaffirmé et la culture qu’ils ont su créer – peut-être notre bien le plus précieux – va continuer à inspirer nos actions et notre quotidien. A titre personnel et professionnel cette arrivée m’enchante. D’abord parce que cela veut dire pour moi prendre encore plus de plaisir à venir travailler en sachant qu’il sera là et que Laurence sera plus présente. Ensuite parce que je vais bénéficier d’un peu plus de temps pour me consacrer aux collègues et aux enfants, revenir davantage dans les classes, lire, observer, réfléchir.
Il est vrai que ces quatre dernières années ont été intenses. La formatrice qui est venue cette semaine pour accompagner les professeurs avec les outils de l’IA et qui était venue avant le COVID m’a avoué n’avoir rien reconnu de l’école qu’elle avait vu alors. On ne réalise pas tout cela en claquant les doigts mais en arrivant tôt le matin et en partant tard le soir tous les jours. On ne le fait pas seul mais avec des collègues acharnés à donner le meilleur. Et on le fait par respect pour ceux qui ont créé The École, Yves Rivaud et Clyde Javois. On le fait pour vous tous bien sûr et les enfants en particulier mais aussi pour honorer la générosité exceptionnelle de Philippe et Laurence. Qu’ils viennent aujourd’hui s’installer à The École est en ce sens le plus beau cadeau qu’ils pouvaient nous faire.