En début de semaine Sara Weintraub et moi avons eu le plaisir de nous rendre à Denver pour participer à un regroupement organisé par l’International School of Denver. Nous avons rencontré de nombreux collègues et, entre autres choses, beaucoup travaillé à réfléchir aux axes de formations possibles pour nos enseignants. Comme le regroupement se déroulait au sein de l’école, nous avons eu aussi le temps de visiter les locaux.  Je suis toujours très curieux de voir ce que les salles de classe, les affichages, ou les interactions même courtes avec les professeurs et leurs élèves disent d’une école.

Ceux et celles qui visitent The École nous le disent très souvent : on comprend tout de suite qui nous sommes en se promenant dans nos bâtiments : les enfants sont souriants, les personnels avenants, il y a du mouvement et une énergie qui est palpable, il y a de l’art sur les murs (merci Nathalie et les professeurs de maternelle !) on y entend du français comme de l’anglais. Mais pour moi Il y a aussi des couleurs, celles de l’uniforme devenues aussi celles des maisons depuis  deux ans quasiment jour pour jour lors du field day 2022.

J’ai longtemps eu une position très tranchée sur les uniformes. Jamais, me disais- je, je ne travaillerai dans une école qui exige que ses élèves portent un uniforme ! – une opinion un peu extrême mais finalement assez commune en France pour les adultes de ma génération. Lorsque je suis devenu chef d’établissement à Taipei je me suis beaucoup démené pour m’assurer que les élèves puissent venir habillés comme ils le souhaitaient avant de me rendre compte que ce n’était en réalité jamais vraiment le cas. Les questions corollaires de dress code sont par contre vite devenues infiniment ennuyeuses : quelle est la longueur acceptable des jupes ou des shorts ? Peut-on tolérer les épaules dénudées ? Les sandales sont-elles des chaussures ? Sans oublier mon sujet de réunion préféré : les sous-vêtements invisibles à tout prix. Tout se négociait, tout se discutait et le temps qu’il nous fallait consacrer à ces questions ne me semblait pas raisonnable.  Et surtout, on ne m’enlèvera pas l’idée que derrière les dress code se cache une forme de sexisme qui continue à vouloir limiter ce que les filles peuvent porter et de décider pour elles ce qu’elles ont le droit de montrer ou pas, ce qui leur va bien ou pas.

On l’aura compris j’étais un peu désillusionné en arrivant à New York et j’étais sans doute prêt  à voir les choses autrement. C’est le cas aujourd’hui: je suis un vrai fan des uniformes de The École. Je les trouve joyeux, colorés et je pense qu’ils laissent la place à chacun(e) de s’exprimer à sa manière. Je trouve surtout qu’ils racontent très bien qui nous sommes : une école atypique, unique et vivante qui n’a pas peur de mettre la bonne humeur en bonne place dans son projet pédagogique.

Après l’introduction très populaire des hoodies cette année, nous avons travaillé à améliorer nos uniformes notamment pour notre population grandissante de collégiens. Ils ont créé avec Andria un comité pour ce faire. L’idée était à la fois d’élargir notre gamme en créant de nouveaux produits notamment pour faire du sport de manière plus confortable mais aussi d’assouplir officiellement d’une certaine manière les règles de notre uniforme formel en n’exigeant plus par exemple que nos élèves portent certains vêtements dans lesquels ils ne sentent pas toujours très à l’aise. Bien entendu ces nouveaux articles que vous pouvez découvrir dans ce guide seront disponibles pour tous les élèves, pas seulement pour les collégiens (certains des articles sont d’ores et déjà disponibles en pré-commande sur le site de Untold Horizons.)

Et ça me fait tout drôle de le dire mais la seule chose qui m’a un peu déçu á Denver c’est qu’ils n’avaient pas d’uniforme.