La semaine dernière je vous parlais de mon envie de lire davantage pendant les vacances – et au-delà – ce qui qui constituait une excellente mise en jambes à la magnifique semaine de la lecture que nous venons de vivre : un grand merci à tous les parents ont été nombreux à se succéder – les invités mystères! – pour venir lire dans les classes : l’excitation, des deux côtés, étaient palpables ! Un autre grand merci évidemment aux instigatrices principales de ce beau projet: Maya, Sara W, Dara et Sophie
Comme souvent, mais peut-être plus explicitement cette semaine, ce courrier est inspiré de mes échanges avec notre communauté. Ainsi, samedi dernier, la maman d’Ella en 8th grade attirait mon attention sur cet article qui dit très bien le plaisir que nous prenons non seulement à lire mais aussi à écouter d’autres lire pour nous, un plaisir longtemps réservé aux enfants mais aujourd’hui disponible à tous via les audiobooks et les podcasts. Ce plaisir nous avons eu la chance de le partager mercredi lors de la compétition de lecture à voix haute pendant laquelle les élèves du CP au collège nous ont régalé en lisant avec appétit- parfois même en récitant, tant on sentait qu’ils les connaissaient par cœur des textes qui, justement, leur tenait à cœur. Nous avons entre autres ri avec Maupassant, tremblé avec Harry Potter ou rêvé avec Malala mais ce que nous avons surtout vu c’est la complicité immédiate qui s’installe entre celui qui lit, celui qui nous donne – celui qui a choisi un livre qu’il aime, qu’il veut que nous rencontrions, qui s’est entraîné à prononcer des mots parfois compliqués, qui met le ton – et celui qui écoute, ému par les mots qui soudain semble lui être destinés, touché par une voix, par un accroc, par une mimique, heureux simplement d’être là et de découvrir qu’il suffit de fermer les yeux et de se laisser bercer par le flot des phrases.
Puis la maman de Micah en petite section m’avait fait le cadeau il y a déjà plusieurs mois de me partager un article qu’elle venait d’écrire – elle est professeur de philosophie – dans lequel elle interroge ce qui se joue quand on lit une histoire à son enfant – que lit-on? Pourquoi le lit-on? Quelle influence cela a-t-il dans la construction du jugement esthétique de l’enfant ? S’il s’agit d’un article académique, il n’en reste pas moins que la conclusion en est que la lecture est un acte d’amour. Je me permets de la citer (et de la traduire, pardon Laura!): “ …lire aux enfants est une performance qui(…)peut nous aider à ébaucher l’épanouissement d’un amour qui durera toute une vie”.
Enfin, et sans transition possible, je voudrais que nous ayons tous une énorme pensée pour Laurence qui a perdu sa maman et qui a passé la semaine en France auprès de sa famille. Laurence, on le sait tous, c’est une personne à part dont la générosité et l’enthousiasme pour The École nous inspire au quotidien – la savoir triste est un crève-cœur. Je sais que vous vous joindrez à moi pour lui envoyer des tonnes d’amour et lui témoigner notre amitié. Je sais que sans le savoir les enfants ont tous un peu lu pour elle aussi cette semaine.
Pour finir sur une note plus positive, lors de l’apéro d’hier soir, j’ai appris que la rumeur circulait parmi les familles ayant récemment rejoint The École qu’Andria et moi venions juste de nous rencontrer. Vous trouverez ici un récit de comment tout a commencé, en fait, il y a 22 ans. Je souhaite à Carl, notre collègue de Cm2 qui se marie ce weekend, tout autant de bonheur !