Quel plaisir cela a été de vous retrouver toutes et tous mardi. Comme beaucoup d’entre vous, j’imagine, la nuit d’avant a été un peu agitée – et pas seulement à cause de la chaleur qui a soudain envahi la ville. Pour nous, au-delà des retrouvailles, la rentrée c’est aussi le passage de la théorie au réel : les emplois du temps, magnifiques sur le papier, vont-ils tenir la route ? Toutes les salles ont-elles bien été attribuées au bon moment à la bonne personne ? N’aurions nous pas par hasard oublié de commander quelque chose d’à la fois simple et essentiel ?
Toutes ces questions auxquelles on cherche les réponses toute la nuit s’évaporent pourtant à l’arrivée des familles et des élèves. C’est à ce moment qu’on réalise que nos doutes étaient vains : oui, il y aura forcément des accrocs mais ils ne seront pas bien graves parce que c’est toute une équipe et toute une communauté qui se retrouve. Qu’on sait, qu’on sent que l’on peut compter sur chacun et s’entraider pour parer aux petits pépins éventuels.
Et dans l’ensemble – ascenseur du bâtiment de la maternelle en panne mis à part – de pépins il n’y en eut point. Tout s’est passé (à peu près quand même, je garde nos petits secrets !) comme prévu. De l’avis général, l’école est très belle, elle a pris des couleurs, les espaces de travail sont agréables, les élèves de CP sont ravis de leur nouvel environnement et la dernière classe de petite section, au 5ème étage du bâtiment de la maternelle, est une belle réussite pleine de vie et de lumière ou l’on sait d’emblée qu’il va faire bon travailler en s’amusant.
Ce sont des moments très particuliers pour un chef d’établissement puisqu’on sert ce jour-là à la fois à si peu et à l’essentiel : sourire, rassurer, prendre un enfant par la main pour l’accompagner jusqu’à sa classe. Ce sont aussi dans ces moments là que je me sens profondément inspiré par les collègues : le soin mis dans leur salle de classe et leurs préparations, leur patience, leur talent pour faire sentir à tous les élèves, nouveaux comme anciens, qu’ils sont ici comme chez eux.
En faisant le tour des bâtiments, le sentiment qui prévaut est celui du privilège. Privilège de diriger une équipe aussi talentueuse et qui a montré ces dernières semaines une véritable générosité dans l’effort et la réflexion. Privilège de voir les enfants grandir, changer et s’épanouir. Privilège aussi de pouvoir m’appuyer sur une relation de confiance avec les familles – nos conversations le soir ou le matin, même brèves, me sont infiniment précieuses. Privilège enfin, toujours renouvelé, de travailler avec Philippe et Laurence au service de leur projet d’une école ouverte, biculturelle et unique.
J’ai hâte cette année encore de vous raconter les histoires qui font The École – de partager avec vous notre quotidien, nos questionnements et nos travaux, comme j’ai hâte de lire vos réactions et ce que mes courriers vous inspirent. En attendant, je vous retrouverai demain avec grand plaisir pour notre traditionnel pique nique de rentrée pour lequel nous attendons 800 personnes environ !
Et soudain me vient la réponse à l’une de ces questions lancinantes qui m’ont tenu éveillé lundi soir : s’il y a une chose essentielle que nous avons oubliée c’est de commander le soleil pour demain*. On va donc croiser les doigts toute la nuit pour que la météo nous soit favorable.